Le rendez-vous approche, même s’il a pris un peu de retard. Après le troisième plan “autisme” (2013-2017), l’annonce du quatrième avait été un temps pressentie pour le 13 mars. La date du vendredi 6 avril semble désormais tenir la corde, selon nos informations.
Pour peser dans la dernière ligne droite, Autisme France, Sésame Autisme et l'Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis (Unapei), écrivent de concert à Sophie Cuzel, la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, dans une lettre ouverte ce mardi 6 mars.
Afin de “ne plus décevoir les personnes autistes” et leurs familles, les associations réclament d’abord que le nouveau plan s’appuie sur les recommandations de bonnes pratiques, à la fois celles de 2012 sur les interventions auprès des enfants et celles portant sur les adultes, publiées par la Haute autorité de santé le 19 février dernier– et que Sophie Cluzel s’est déjà engagée à “diffuser”.
Les trois organisations plaident ensuite pour “une gouvernance forte” du plan afin de “garantir la réussite de sa mise en œuvre, de son suivi et du contrôle de l’argent public”. Pour rappel, la gouvernance était l’un des points faibles du précédent plan soulevés par son rapport d’évaluation, qui pointait, entre autres, une superposition d’instances aux compositions “peu encadrées”, mais aussi l’absence de suivi annuel et consolidé des crédits.
Le travail de mise à jour des formations des professionnels n’est pour le moment “pas suivi d’effet”, déplorent ensuite les trois associations, qui avertissent que “sans volonté de tous les acteurs concernés” à ce sujet, “le plan s’enlisera”.
Elles insistent sur le besoin de “répondre à l’urgence des adultes” autistes, “grands oubliés” des précédents plans. “Ils sont massivement non repérés, ce qui a pour conséquence un parcours de vie chaotique, conjugué à des maltraitances, et ce quelles que soient leurs compétences”, s’alarment les trois organisations.
Dans leur courrier, elles invitent donc à accentuer l’effort en matière de repérage, de diagnostic et d’interventions précoces auprès des enfants (l’un des chantiers du troisième plan), mais aussi à “assurer des parcours de vie aux personnes autistes et à leurs familles conformes à leurs besoins, à leurs souhaits et à leurs droits, le plus possible en milieu ordinaire, en particulier pour la scolarisation et l’emploi”.
