Ces derniers mois, la mise en œuvre de la réforme de l’assurance chômage a réactivé des débats anciens sur les seuils qui permettent de prétendre à l’attribution d’une allocation, et au montant de celle-ci. Mais quand et comment la notion de chômage a-t-elle été définie et codifiée ?
Jusqu’à la fin du XIXe siècle, le chômeur est souvent confondu avec l’indigent. La frontière avec le vagabond est également poreuse. Le verbe chômer signifie alors « ne pas travailler », par exemple à l’occasion d’une fête religieuse. Par extension, il désigne aussi l’absence de travail, choisie ou forcée, à cause notamment du manque d’emplois. Car il n’est pas rare, durant les premières décennies de l’industrialisation, de connaître des périodes de non-travail, le rythme de l’emploi étant calé sur les besoins ponctuels de tel ou tel secteur. On parle ainsi de « morte saison » dans l’habillement. Le salariat régulier n’est pas encore la norme.
C’est la crise économique qui, dans les années 1880, fait émerger les termes de « sans travail » dans le mouvement syndical et socialiste, afin de distinguer l’ouvrier mis à l’écart
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