D’abord, c’est la panique. Le virus est à nos portes, le virus est dans les murs, le virus nous touche et nous tue. Nous, les vulnérables et les « non-réanimables ». Nous, les vieux. Il faut agir, vite, il est déjà tard, trop tard pour certains, mais moins tard qu’on ne le pense pour d’autres. Ne pas sortir, ne pas se regrouper, ne pas se toucher. Protéger, isoler, confiner. Cadenasser. On accepte, on obéit, parce qu’il le faut, parce que c’est pour notre bien, parce qu’on veut vivre, tout simplement.
Georges dans son Ehpad, moi à la maison, si proches, si loin. Trop loin. Il y a des solutions, me dit-on, avec une tablette et une connexion, tout est possible. Mais Georges ne parle plus depuis longtemps et il ne me reconnaît pas sur l’écran. Il ne reste que le téléphone, mais c’est compliqué, les soignants sont débordés et j’ai toujours peur de déranger. On s’adapte, on essaie de garder le lien, le fil de la vie au bout du fil, le fil fragile de nos vies qui défilent. Je patiente. Demain tout ira mieux. Demain la vie reprendra. Demain…
Dans son Ehpad, Georges s’ennuie.
Et puis c’est l’éclaircie. Le fol espoir des jours meilleurs et le
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