Gynécologue-obstétricienne, Ghada Hatem écoute, accompagne, soigne et répare les femmes depuis quarante ans. En 2016, elle a ouvert la Maison des femmes, à Saint-Denis, pour accueillir et prendre en charge celles victimes de violences. Elles sont environ 80 à y venir chaque jour, pour dire leurs maux du corps et du cœur. Aujourd’hui, Ghada Hatem raconte son enfance au Liban, son métier, son féminisme pragmatique : « Je ne me suis jamais vraiment considérée comme féministe, mais plutôt comme égalitariste absolue : mêmes droits et mêmes devoirs. » Jamais elle n’a hésité à pratiquer une interruption volontaire de grossesse car ce sont aux femmes, qui paient le plus lourd tribut à la parentalité, de décider, assume-t-elle. La gynécologue plaide aujourd’hui pour une « médecine de la violence faite aux femmes » (1) sur le modèle de ce qui existe à Genève, où il est acquis que les agressions faites aux femmes ont des conséquences sur leur santé et doivent faire partie intégrante des missions de l’hôpital. Le tableau est noir, très noir : en France, 30 % des femmes sont confrontées aux violences conjugale (dont 40 % commencent lors de
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