Je regarde.
Je regarde Florimonde, qui regarde les infos, s’inquiète, lit les journaux, s’inquiète encore, et téléphone à son fils pour lui dire de ne surtout pas s’inquiéter pour elle. Je regarde Céleste, qui se lave frénétiquement les mains toutes les cinq minutes. Je regarde les voisins, qui partent faire leurs courses avec une remorque et, le lendemain, je regarde les rayons vides des magasins.
Je regarde les gens, qui se regardent, qui se méfient et qui sursautent au moindre toussotement.
J’écoute.
J’écoute Céleste me raconter qu’elle n’a ni masque ni solution hydroalcoolique pour aller de maison en maison chez des personnes vulnérables.
J’écoute Martine, qui tente de me convaincre que le coronavirus n’est qu’un vaste complot des gouvernements visant à faire passer des lois liberticides en douce pendant que la population est confinée chez elle.
J’écoute les recommandations d’hygiène délivrées par le ministère, le voisin, l’agence régionale de santé, la boulangère, la préfecture, le facteur, la mairie, le médecin et la communauté intergalactique des trentenaires chauves flexitariens.
Je regarde, j’écoute… mais mon esprit divag
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