Selon une estimation du Global Slavery Index, 129 000 personnes étaient en situation d’esclavage en France en 2018. Pour Sylvie O’Dy, présidente du Comité contre l’esclavage moderne (CCEM), « identifier les victimes est l’effort principal » à mener. Stéphane Fustec, coordinateur national de la branche « services à la personne » à la CGT, rappelle que le terreau de l’exploitation est avant tout « l’invisibilité spécifique à ces travailleurs et travailleuses », dont un certain nombre sont sans-papiers. « Pour le domicile c’est pire ; personne ne vous voit. » Le CCEM le martèle depuis un quart de siècle, jusqu’à aujourd’hui, à l’occasion de son colloque conclu par Sylvie O’dy : « Rendons visible l’invisible ! » Difficile quand les moyens manquent. La faute à l’absence d’une véritable prise en compte publique et politique du sujet ? « Il y a un vrai déni des institutions », estime Joséphine Magnien, psychologue au pôle « traite » du Bus des femmes. « C’est très violent la traite : difficile d’accepter ça, de reconnaître que ce sont nos voisins, que cela se passe dans nos rues… » « La traite
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