Au Shâm(1), existe un immense centre commercial « avec toutes les grandes marques », où « tout est gratuit pour ceux qui font la hijra » (l’« hégire », ou exil volontaire), en vertu d’un principe simple : ce que chacun tient dans sa main droite – celle de l’honneur et de la pureté dans l’islam – lui appartient. Lila en est persuadée. C’est son mari, responsable d’un groupe de combattants de Daech et rencontré sur Facebook, qui le lui a raconté. L’adolescente d’une cité de Creil (Oise) s’est alors mise en route pour le rejoindre à Alep (Syrie) où, croit-elle, elle soignera les enfants victimes des bombardements. « Une ado prête à passer de Candy Crush à Call of Duty », résume Karim, le protagoniste du nouveau roman de l’ancien reporter de guerre Pascal Manoukian, tandis qu’il attend à ses côtés, à Gaziantep (Turquie), qu’un passeur de Daech vienne les chercher. Quelques jours auparavant, à Paris, Karim pianotait lui aussi devant son écran. Bien décidé à rejoindre Raqqa et ses abominations pour rendre aux bourreaux la monnaie de leur haine. Déjà mort à l’intérieur, mais continuant à « courir comme un canar
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