Poursuivant ses travaux sur l’invisibilité sociale, l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES) a publié en mai une étude sur les travailleurs non salariés pauvres, confiée à l’économiste indépendant Stéphane Rapelli(1). Ce dernier a exploré un public composé notamment de commerçants, d’artisans, d’agriculteurs et de professions libérales en situation de pauvreté, qui fait partie de ces « groupes de population mal couverts par la statistique publique, peu visibles pour les pouvoirs publics et peu ou mal appréhendés par les politiques sociales ». Il constitue pourtant plus d’un quart des travailleurs pauvres (27 %).
En premier lieu, le chercheur rappelle que les études accumulées depuis des années sur les travailleurs non salariés pauvres sont incomplètes et insatisfaisantes. De fait, elles participent à leur « invisibilisation », que vient renforcer l’imaginaire collectif : celui-ci associe volontiers les non-salariés aux entrepreneurs, qui bénéficient d’un préjugé favorable. Une image donc très éloignée de la pauvreté, qui, elle, dans les représentations, va de pair avec
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