Il a fallu à Gilles Pain toute une carrière pour parvenir à ce constat : « Je suis en colère contre notre système qui considère que l’individu est le problème et qu’il faudrait le “soigner”, le normaliser, alors qu’il faut plutôt lui apprendre à vivre des expériences émotionnelles et à communiquer différemment pour trouver lui-même ses propres solutions. » Embarqué dans l’éducatif sans le vouloir, celui qui dirige aujourd’hui l’ISEMA (Internat socio-éducatif médicalisé pour adolescents) d’Illiers-Combray (Eure-et-Loir)(1) a débuté dans le médico-social en 1977, à l’âge de 20 ans, sans diplôme, à l’époque de la désinstitutionnalisation des malades psychiques. « Toute la première partie de mon parcours a été centrée sur l’accompagnement des adultes sortant de psychiatrie », raconte-t-il.
Très vite, l’apprenti éduc observe du côté des équipes des fonctionnements qui le heurtent. « J’ai réalisé que la recherche de solutions pour une situation donnée n’était que le résultat de jeux d’influence, et donc de pouvoir. » Plutôt que de rejeter en bloc le système, Gil
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