Le grand plaisir de Barbara, c’est d’enfiler ses chaussons le soir, après avoir déployé son duvet dans la cage d’escalier d’un parking public. Avec une couverture pour la chienne, de la musique dans les écouteurs, une grille de sudoku et une paire de chaussons, « on se sent un peu chez soi », raconte la jeune femme, avant de sombrer dans un profond sommeil. Martine, elle, préfère passer la nuit dans les bus. Il y fait chaud et, surtout, elle s’y sent plus en sécurité. Dans la rue, à moins de s’attacher à un compagnon de galère, les femmes sont des proies. Alors quand on la prend pour un homme à cause de sa capuche rabattue sur ses cheveux attachés, Myriam se dit qu’elle a « de la chance ». Comme elles, à Paris, 7 000 femmes vivraient dans la rue. Et deux sans-domicile fixe sur cinq seraient des femmes. Rupture familiale, divorce qui tourne mal, violence, accident de vie, etc., chacune a son histoire. Pendant cinq mois, la réalisatrice Claire Lajeunie est allée à leur rencontre, pour tenter de comprendre comment elles ont basculé et comment elles survivent. Elle en a tiré Femmes invisibles. Survivre dans la rue, un film documentaire diffusé
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