« Comme tout le monde, j’avais regardé des documentaires chocs sur la maltraitance en maisons de retraite ; comme beaucoup, je n’aimais pas les vieux ; et comme la majorité, je connaissais peu Alzheimer mais juste assez pour espérer que ça ne toucherait jamais ma grand-mère », écrit Carine Beaufils, avant de pénétrer pour la première fois dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). La jeune femme, banquière démissionnaire, a décidé de se lancer dans une nouvelle carrière : responsable de l’animation auprès de malades Alzheimer. ASH, AS, AMP, IDE, IDEC (1)… Dès son premier jour, assommée par les sigles, elle regrette les acronymes rassurants de son ancienne fonction : PEL, LEP, LDD, $, €, pétro$, CpOr. Elle se sent perdue – « égarée au milieu des corridors en étoile, sonnée devant les deux ascenseurs » – et se dit prête à démissionner… Jusqu’à son premier atelier de chant, organisé de façon impromptu alors qu’elle entonne avec une vieille dame l’air de Tout va très bien, Madame la marquise. « J’en ai oublié mes CEL et mes SICAV. Elle a oublié qu’elle oubliait. Ça n
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