Le téléphone coincé contre l’épaule, Véronique Liénard prend des notes dans le dossier ouvert sur son bureau. Au bout du fil, la compagne inquiète d’un marin. Elle ne travaille qu’à temps partiel, son homme est en arrêt depuis trois mois et n’a toujours perçu aucune indemnité. La famille, qui doit survivre avec moins de 3 € par personne et par jour, s’est naturellement tournée vers le Service social maritime (SSM) (1). « Les indemnités vont arriver, tente de la rassurer l’assistante de service social (AS). Je crois que monsieur doit encore voir le médecin des gens de mer [2], vous avez déjà une date ? » Quelques semaines plus tôt, le couple a bénéficié d’une aide pour éponger une dette d’électricité, mais se demande comment honorer l’échéancier de l’année à venir. Véronique Liénard a orienté la famille vers le conseil général au titre de la protection de l’enfance, et un
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