Pendant deux ans, Marion Osmont s’est rendue deux fois par mois à Calais, passant l’essentiel de son temps dans les squats partagés par des Erythréens, des Ethiopiens et des Soudanais. Après l’évacuation de la « jungle », elle est partie en Ethiopie et au Soudan rencontrer des gens qui rêvent d’Europe. A son retour, elle a proposé à Ammanuel – qui vit en centre d’accueil pour demandeurs d’asile – et à Haroon – toujours en squat et en attente de l’examen de son dossier par la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) – de travailler avec elle pour raconter leur parcours, d’Addis-Abeba à Calais, et leur quotidien dans la ville du Nord. L’ouvrage qu’elle en a tiré, Des hommes vivent ici, se structure en trois parties. D’abord, la retranscription de l’entretien avec Ammanuel, parti à 16 ans de chez lui avec un tout petit sac. S’il avait su quels dangers l’attendaient avant d’atteindre l’Europe, il ne serait certainement pas venu, confie-t-il. De sa vie à Calais, il dit seulement qu’il y « fait froid » et que « la police est partout. Il faut courir tous les jours, toutes les nuits ». Puis la suite du livre restitue le
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