C’est parce qu’il n’en pouvait plus de voir les noyades des candidats à l’exil traitées dans la colonne des faits divers comme autant d’« additions macabres » que l’écrivain marocain Youssouf Amine Elalamy a écrit Les clandestins. Dans ce récit choral, lyrique et douloureux, il donne la parole à 12 hommes et une femme, retrouvés échoués un matin sur la plage d’un village du Maghreb. Tandis que se propage la nouvelle – « ils se sont noyés ! » –, les habitants accourent pour constater le désastre de leurs propres yeux, « parce que les mots, ça ne suffit pas pour montrer les choses ». Tous, sauf la mère de Louafi. Incrédule, elle avance à tout petits pas, pour « repousser le fil invisible et combien fragile entre la parole et la vue, le corps de Louafi sans Louafi, sa main molle sur le sable, ses yeux éteints derrière les algues ». Louafi, dit La Fille à cause de ses cheveux longs
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