Les cheveux mouillés enturbannés dans une serviette, Sandrine se maquille dans un miroir de poche. On la dirait chez elle, dans sa chambre. A un détail près : l’affiche posée de guingois sur le mur blanc. La photo est prise au centre d’hébergement et de réinsertion sociale de Crimée, à Paris. Sur un autre cliché, deux poussettes se croisent. Dans celle du jeune papa, un enfant. L’air tout aussi affairé, Chantal, elle, transporte des paquets, tous ses biens. « La gare de Lyon, c’est finalement pas si mal car tout le monde se trimballe avec des sacs, on voit moins la différence ! », confie-t-elle à la photographe.
Marie-Pierre Dieterlé a photographié pendant trois ans des femmes qui vivent dans la rue. Transparentes. C’est ce qu’elles essaient d’être, pour échapper à la violence. Elles ont l’air d’aller travailler, tentant de maintenir leur apparence, fréquentant les lieux publics, les cafés, pour se laver, se coiffer, se changer.
Accédez en illimité à nos contenus et à nos newsletters thématiques
S'abonnerDéjà Abonné ?