LES FILLES ABSENTES. Où sont les femmes ? Classique pour qui porte un regard sexué sur la réalité, cette question n'est pas très répandue dans l'univers du travail social. Josette Magne, femme du sérail, la pose à un monde qu'elle connaît bien : celui de la prévention spécialisée, où elle exerce comme chef de service éducatif dans une association de Seine-Saint-Denis. L'auteure a mené l'enquête dans ce département afin de savoir pourquoi le nombre d'accompagnements éducatifs de jeunes filles y est si mince : sur la période 2001-2006, il ne dépasse pas un tiers de ceux qui ont été réalisés, chaque année, par l'ensemble des neuf associations de prévention spécialisée. L'explication la plus couramment avancée par les professionnels que Josette Magne a interviewés – six hommes, dont deux chefs de services éducatifs, et cinq femmes – tient à la moindre visibilité des filles dans l'espace public. Ne faisant pas montre de comportements et/ou regroupements dérangeants, ces dernières ne constituent pas une priorité de l'action éducative – ce dont témoigne, par ailleurs, le mutisme qu'affichent à leur sujet les textes de référence du secte
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