Paul-Antoine Pichard considère la photographie comme « la médecine de la conscience ». Entre 1997 et 2007, il a capturé avec sa caméra des images d'hommes, de femmes et d'enfants qui vivent sur des tas d'ordures, de Bangkok au Caire, de Dakar à Mexico, de Bombay à Manille. Tous trient les déchets à mains nues dans l'espoir d'y trouver un bout de métal ou de plastique à revendre, ou même quelques restes de nourriture. Sur les montagnes de détritus en provenance de la ville, inlassablement, ces pauvres parmi les pauvres se lancent à l'assaut des immondices déchargées de la benne. Qu'est-ce que vivre dans un univers d'abjection ? Transformer la « merde » en argent ? Sur les images, on les voit batailler contre les mouches et les odeurs, et l'on devine la dangerosité de leur quotidien : ceux qui se font engloutir sont nombreux, les plus jeunes se font régulièrement mordre par les rats, et les maladies prolifèrent. Si les « mines d'ordures » sont impressionnantes par leur taille, l
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