Un an après le discours du président de la République préconisant une réforme de l'hospitalisation d'office (1), une circulaire relative aux modalités d'application des sorties d'essai des patients hospitalisés d'office, diffusée en catimini aux préfets (voir ce numéro, page 9), fait bondir les syndicats de psychiatres. Outil thérapeutique créé en 1838, la sortie d'essai, qui doit être autorisée par le préfet, permet de « voir comment la personne se comporte à l'extérieur pendant quelques heures ou plusieurs jours », explique Angelo Poli, président du Syndicat des psychiatres d'exercice public (SPEP).
Mettant en avant leur responsabilité en matière de sécurité publique, la circulaire demande aux préfets de recueillir auprès des médecins davantage d'éléments « de nature à éclairer l'appréciation préfectorale sur les risques de troubles à l'ordre public » en cas d'autorisation de sortie. « Cela nous oblige, poursuit Angelo Poli, à donner des précisions qui touchent à la vie privée du patient ». Autre élément contesté : les préfets doivent désormais rendre leur décision dans un délai d'au moins 72 heures, ce qui ne permet pas de
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