Avant de partir pour son nouveau lycée, Marina(1) avale son petit-déjeuner, sous l'oeil attentif de son éducatrice référente de la maison Jean-Bru. Une fois sortie du bâtiment, boulevard de la République, en plein centre-ville d'Agen (Lot-et-Garonne), il lui suffit de parcourir quelques mètres pour devenir une anonyme, une fille comme les autres, « une adolescente affreusement normale », ainsi que Michel Jouvet qualifie chacune des résidentes de la maison d'enfants à caractère social (MECS) qu'il dirige. Agées de 12 ans à 16 ans et demi, ces 11 jeunes filles sont des victimes d'inceste qui bénéficient ici d'une prise en charge pédagogique et thérapeutique. L'ambition de la maison Jean-Bru(2) est de les amener à se libérer du trauma et de l'aliénation de l'identité de victime, de mettre un terme à la co
Accédez en illimité à nos contenus et à nos newsletters thématiques
S'abonnerDéjà Abonné ?