En dépit des travaux de sociologues réfutant cette vision de la réalité, l'affirmation d'une augmentation et d'un rajeunissement de la délinquance juvénile reste une antienne du débat public sur la sécurité. Celle-ci alimente une activité législative tout aussi réitérée, visant à pénaliser un nombre grandissant de comportements principalement imputés à des adolescents. Occupation des halls d'immeubles, outrage au drapeau tricolore ou à l'hymne national, embuscade, provocation à la rébellion ou encore vidéolynchage (« happy slapping ») font partie des nombreuses incriminations nées au cours des dernières années, dont plusieurs sont ici analysées en détail par des membres du Centre de droit pénal et de criminologie (CDPC) de l'université Paris-X-Nanterre. « Créer une incrimination pénale n'est pas, comme cela est si souvent dit et écrit, répondre à des actes de délinquance », explique Pierrette Poncela, codirectrice du CDPC, maître d'oeuvre de cet ouvrage. « Créer une incrimination pénal
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