Depuis son identification, l'autisme a été le champ d'affrontements entre défenseurs d'une étiologie organique de ce trouble - aujourd'hui la théorie la plus probable - et partisans d'une cause psychologique. Ces derniers ont longtemps tenu le haut du pavé, malmenant des générations de parents - et surtout de mères - considérés comme responsables de la pathologie de leurs enfants. C'est au psychiatre autrichien Léo Kanner, le premier à avoir parlé d'autisme infantile (en 1943), que remonte ce que l'on pourrait qualifier de « malentendu ». Quand, revenant assez vite sur sa première explication psychologique de l'autisme par une distorsion de la relation mère-enfant, Léo Kanner s'excuse publiquement auprès des mères du tort qu'il a pu leur causer. Mais ses excuses ne seront pas entendues par tous ses collègues. Et notamment pas par Bruno Bettelheim, autre psychiatre autrichien installé comme lui aux Etats-Unis : le directeur de l'école orthogénique de Chicago, qui reprend à Kanner son interpré
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