Une jeunesse hors champ

A l'origine du film Les enfants invisibles, une suite de sept courts métrages confiés à huit grands réalisateurs, se trouve une productrice, Chiara Tilesi, avec un projet ambitieux : demander à chaque cinéaste d'illustrer librement une histoire de son choix autour du thème « des enfants comme les autres aux vies pas comme les autres ». Avec l'objectif de mettre en avant ces enfants « invisibles », dont on ignore totalement l'existence, la seule contrainte a été que l'action se déroule dans la région ou le pays d'origine du réalisateur. C'est ainsi que le cinéaste Spike Lee pose son héroïne dans le Brooklyn d'aujourd'hui, tandis qu'Emir Kusturica reste fidèle aux Balkans. Les héros, ou plutôt antihéros, ce sont Tanza, enfant soldat d'Afrique, Uros, en centre de détention juvénile, Ciro, voleur à l'arrachée d'une cité napolitaine, ou encore Little Cat, petite orpheline chinoise... En tout, sept vies contrariées, sept enfa