Les chercheurs ont longtemps refusé, en France, d'appliquer le terme « ghetto » aux quartiers en difficulté. Pourquoi l'utilisez-vous aujourd'hui ?
On se refusait à employer ce terme car on estimait qu'il n'existait pas, en France, de phénomène de ghettoïsation. A savoir l'existence d'une population ségréguée pour des raisons à la fois sociales et raciales, et en même temps auto-organisée. Ce refus se fondait également sur des raisons idéologiques persistantes fondées sur la conviction que, dans le modèle français, la ségrégation est sociale, et non raciale comme aux Etats-Unis. Mais à partir du milieu des années 1990, on a vu la population des quartiers en difficulté devenir de plus en plus homogène, en termes sociaux comme ethnico-raciaux. La population du quartier où j'ai effectué cette recherche est ains
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