« "Classes relais" et familles : accompagnement ou normalisation ? », s'interrogent Martine Kherroubi, Mathias Millet et Daniel Thin dans une étude commandée par le Centre national de formation et d'études de la protection judiciaire de la jeunesse (CNFE-PJJ) (1). Examinant les relations entre les dispositifs relais et les familles, les chercheurs soulignent combien les frontières entre les postures d'alliance et de contrôle sont ténues. « Le travail d'accompagnement des familles, comme travail avec les familles, est indissociablement un travail sur les familles au sens où il vise à assister les parents pour qu'ils résolvent leurs problèmes éducatifs d'une façon qui soit conforme aux [...] normes dominantes », affirment les auteurs, n'hésitant pas à qualifier les membres des dispositifs relais de « professionnels de la morale familiale ».
Cette imbrication de la relation d'aide et du « travail de normalisation familiale » rejaillit sur « l'attitude ambivalente » des familles, « caractéristique des dominés à l'égard des institutions », précisent les chercheurs, s'inscrivant dans le courant de sociologie critique de Pierre Bourdieu. En
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