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LA LOI DE FINANCES POUR 2004

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Peu de mesures spectaculaires au menu de la loi de finances pour 2004 qui, selon le gouvernement, vise globalement à « encourager le travail et favoriser l'emploi ». La baisse de l'impôt sur le revenu se poursuit, la prime pour l'emploi est revalorisée et le « volet régional » du CIVIS est mis en place.

  (Loi n° 2003-1311 du 30 décembre 2003 et décision du Conseil constitutionnel n° 2003-489 DC du 29 décembre 2003, J.O. du 31-12-03) « Encourager le travail et favoriser l'emploi. » Tel est l'objectif que le gouvernement s'est assigné avec la loi de finances pour 2004, dans un contexte espéré de reprise économique. L'essentiel des mesures fiscales arrêtées profiteront ainsi avant tout aux entreprises, aux ménages qui paient l'impôt sur le revenu et aux 8 millions de foyers qui bénéficient de la prime pour l'emploi et ont donc un travail.

La baisse de 3 % du barème de l'impôt sur le revenu figure parmi les principales mesures à destination des ménages. La prime pour l'emploi est, en outre, revalorisée et, pour accélérer son versement, le paiement d'un acompte de 250 € à partir du sixième mois d'activité est prévu pour certains bénéficiaires.

La loi intègre par ailleurs les incidences en 2004 de mesures votées dans la loi de finances 2003, comme le relèvement à 10 000 € du plafond de réduction d'impôt pour l'emploi d'une personne àdomicile. Toujours en matière de fiscalité des ménages, dans une optique de soutien aux personnes dépendantes, le champ d'application de la réduction d'impôt accordée à la frange de cette population accueillie en établissement est élargi et son plafond augmenté. Le crédit d'impôt pour dépenses d'équipement de l'habitation principale est, de plus, étendu aux travaux d'installation d'équipements spécialement conçus pour les personnes âgées ou handicapées, avec, dans ce cas particulier, un taux plus important.

Comme le gouvernement l'avait décidé à l'occasion de la dernière conférence de la famille, un crédit d'impôt « familles » est créépour encourager les entreprises à s'impliquer davantage dans la politique familiale. La loi fixe encore le régime fiscal du nouveau produit d'épargne retraite créé par la loi« Fillon » du 21 août 2003 et, parallèlement, sonne le glas pour le plan d'épargne populaire (PEP).

Enfin, elle met en place le « volet régional » du contrat d'insertion dans la vie sociale (CIVIS) et, plus généralement, donne compétence à la région en matière d'actions d'accompagnement personnalisé des jeunes.

A noter : certaines dispositions de la loi de finances rectificative pour 2003 (1)  sontégalement présentées dans ce dossier.

I - LA FISCALITÉ DES MÉNAGES

A - L'actualisation du barème de l'impôt sur le revenu (loi de finances, art. 2)

Le Premier ministre a choisi de maintenir la ligne de la diminution de l'impôt sur le revenu et de baisser ainsi tous les taux du barème de 3 %, ce qui ramène le taux d'imposition le plus élevé de 49,58 % à 48,09% (code général des impôts [CGI], art. 197 I 1 modifié). Toutes les tranches sont concernéesà l'identique.

Les limites des tranches du barème sont par ailleurs relevées de 1,7 %, suivant l'évolution de l'indice des prix hors tabac en 2003.

Barème applicable en 2004 pour les revenus 2003

Afin de rendre visible au plus tôt l'allégement de l'impôt sur le revenu, la loi de finances prévoit une réduction de 3 % des versements provisionnels àeffectuer en 2004 au titre des revenus de 2003 (art. 2 V de la loi). Les contribuables seront donc redevables, selon le cas :

 en février et mai 2004, de deux acomptes provisionnels égaux à 32,34 % de leur impôt sur les revenus de 2002 mis en recouvrement en 2003 ;

 en mai 2004, d'un acompte uniqueégal à 58,2 % de leur impôt sur les revenus de 2002 mis en recouvrement entre le 1er janvier et le 15 avril 2004 ;

 de 10 prélèvements mensuelségaux à 9,7 % de l'impôt de référence.

B - Les conséquences de l'actualisation sur les différents seuils

De nombreux seuils sont réévalués chaque année dans la même proportion que la limite supérieure de la première tranche du barème de l'impôt. Cette année, cette hausse est de 1,7 %.

1 - LE QUOTIENT FAMILIAL (art.2)

a - Le plafonnement de droit commun

Limite d'effet du quotient familial

Le quotient familial vise à corriger la progressivitédu barème de l'impôt en fonction des charges de famille du contribuable.

Aux deux parts attribuées aux contribuables mariés ou liés par un pacte civil de solidarité (PACS) faisant l'objet d'une imposition commune, ou à la part allouée aux autres contribuables - célibataires, divorcés, veufs ou soumis à imposition distincte (2)  -s'ajoutent ainsi une ou plusieurs demi-parts ou quarts de part additionnels variables selon le nombre d'enfants à charge.

L'avantage maximal en impôt résultant de l'application du quotient familial est limité pour chaque demi- part ou quart de part additionnel. Pour l'imposition des revenus de 2003, son plafond est fixé à :

  2 086  € pour chaque demi-part additionnelle (CGI, art. 197 I 2 modifié)   ;

 la moitié de ce montant, soit 1 043  €, pour chaque quart de part additionnel.

Montant maximum de la réduction d'impôt complémentaire

La réduction d'impôt complémentaire octroyéeà certains titulaires de demi-parts additionnelles à un titre autre que familial - veuves, invalides et anciens combattants- est égale au maximum à 590  € pour chacune des demi-parts (CGI, art. 197 I 2 modifié).

L'avantage en impôt procuré par chaque demi- part supplémentaire est plafonné à 2 676  € (soit 2 086 € + 590 €) et celui procuré par chaque quart de part à la moitié de ce montant, soit 1 338  €.

Sont susceptibles d'avoir droit à la réduction d'impôt les contribuables bénéficiaires de demi-parts accordées du fait des situations suivantes :

 être titulaire d'une pension militaire d'invalidité ou de victimes de guerre ou pour accident du travail d'au moins 40 % ;

 être titulaire de la carte d'invalidité prévue à l'article L. 241-3 du code de l'action sociale et des familles ;

 être âgé de plus de 75 ans et titulaire de la carte du combattant ou d'une pension militaire d'invalidité ou de victime de guerre ;

 être veuve âgée de plus de 75 ans d'une personne titulaire de la carte de combattant ou d'une pension militaire d'invalidité ou de victime de guerre ;

 être titulaire d'une pension de veuve de guerre ;

 avoir à charge une ou plusieurs personnes (enfants ou tierce personne vivant sous son toit) titulaires de la carte d'invalidité prévue àl'article L. 241-3 du code de l'action sociale et des familles.

b - Les plafonnements spécifiques

Personnes seules ayant au moins un enfant à charge

Les contribuables célibataires, divorcés ou séparés, et ceux soumis à imposition distincte ne vivant pas en concubinage et ayant au moins un enfantà charge bénéficient, à ce titre, d'une demi-part additionnelle de plus que les personnes mariées, soit une part pour le premier enfant àcharge au lieu d'une demi-part. Pour ces parents isolés, l'avantage en impôt procuré par la part entière accordée au titre du premier enfant à charge est limité à 3 609  (CGI, art. 197 I 2 modifié).

Pour ceux qui entretiennent uniquement des enfants dont la charge est réputée également partagée avec l'autre parent dans le cadre d'une résidence alternée, l'avantage fiscal procuré par la demi-part accordée au titre de chacun des 2 premiers enfants à charge est limité à la moitié de cette somme, soit 1 805 €.

Le rattachement d'enfants majeurs au foyer fiscal de parents imposés séparément (loi de finances rectificative 2003, art. 21)

Les enfants célibataires majeurs peuvent, sous certaines conditions (3) , demander àêtre rattachés au foyer fiscal de leurs parents. Ce rattachement doit, en principe, être demandé au foyer fiscal dont l'enfant faisait partie avant sa minorité, c'est-à-dire en pratique au profit du contribuable qui comptait l'enfant à sa charge pour l'année précédant celle de ses 18 ans. Le code général des impôts prévoyant que, par exception, les enfants de parents imposés séparément peuvent demander ce rattachement à l'un ou l'autre des parents, le Conseil d'Etat a, sur cette base, considéréque l'enfant de parents imposés séparément qui devient majeur en cours d'année pouvait demander son rattachement au titre de cette année à celui de ses parents qui ne l'avait pas à sa charge au 1er janvier, sans faire perdre pour autant àson autre parent l'ayant eu à sa charge à cette date en tant qu'enfant mineur son droit à majoration du quotient familial.

La loi de finances rectificative pour 2003 vient faireéchec à cette jurisprudence. Et prévoit ainsi que le rattachement ne peut être demandé qu'au titre des années qui suivent celle au cours de laquelle l'enfant a atteint sa majorité (CGI, art. 21 modifié). Ainsi, l'année de ses 18 ans, l'enfant ne peut plus demander son rattachement qu'au foyer fiscal dont il faisait partie avant sa majorité, c'est-à-dire en principe au parent chez lequel il résidait à titre principal (CGI, art. 194 alinéa 2 inchangé). La mesure prend effet à compter de l'imposition des revenus de 2003.

Personnes seules n'ayant plus d'enfants à charge

Les contribuables célibataires, divorcés, séparés ou veufs sans personnes à charge bénéficient d'une demi-part supplémentaire de quotient familial pour la détermination de leur impôt sur le revenu lorsqu'ils se trouvent placés dans l'une des situations suivantes :

 ils ont un ou plusieurs enfants majeurs ou faisant l'objet d'une imposition distincte ;

 ils ont eu un ou plusieurs enfants qui sont morts, à condition que l'un d'eux au moins ait atteint l'âge de 16 ans ou que l'un d'eux au moins soit décédé par suite de faits de guerre ;

 ils ont adopté un enfant.

Dans ce dernier cas, il faut toutefois que :

 si l'adoption a eu lieu alors que l'enfant était âgé de plus de 10 ans, cet enfant aitété à la charge de l'adoptant comme enfant recueilli depuis l'âge de 10 ans ;

 l'enfant adopté ne soit pas décédé avant d'avoir atteint l'âge de 16 ans.

Il est désormais précisé que le bénéfice de la demi- part supplémentaire de quotient familial prévue dans ce cadre est réservé aux personnes vivant effectivement seules (CGI, art.195 1 modifié).

En outre, pour l'imposition des revenus de 2003, l'avantage fiscal procuré par cette demi-part est plafonnéà :

  2 676  € lorsque le dernier enfant (vivant ou décédé) est (ou auraitété) âgé de 25 ans au plus au 31 décembre 2003 ;

  800  € lorsque ce dernier enfant est (ou aurait été) âgé d'au moins 26 ans au 31 décembre 2003 (CGI, art. 197 I 2 modifié).

La limite d'âge au-delà de laquelle le plafond de l'avantage en impôt est réduit est ainsi abaissée d'un an par rapport à ce qui était prévu l'an dernier pour l'imposition des revenus de 2002. Le montant du plafond applicable lorsque cette limite est franchie, fixé par la précédente loi de financesà 980 €, diminue en outre sensiblement.

A noter : si les contribuables célibataires, divorcés, séparés ou veufs sans personnes àcharge, qui ont élevé un ou plusieurs enfants sont, en plus, invalides, pensionnés de guerre ou du travail ou anciens combattants , ils bénéficient d'une réduction d'impôt plafonnée à2 676 € quel que soit l'âge de leur dernier enfant au 31 décembre 2003 et qu'ils vivent seuls ou non.

2 - LES DÉDUCTIONS POUR ENFANTS MAJEURS À CHARGE

a - L'abattement accordé par enfant marié, « pacsé » ou chargé de famille (art. 2-IV)

Les parents qui rattachent à leur foyer fiscal un enfant marié ou lié par un PACS faisant l'objet d'une imposition commune avec son conjoint ou partenaire, ou bien encore un enfant chargé de famille, bénéficient non pas d'une majoration du quotient familial mais d'un abattement sur leur revenu imposable au titre de chacune des personnes rattachées.

Son montant est fixé par référence au plafond de la demi-part de droit commun de quotient familial et compte tenu du taux d'imposition de la dernière tranche de l'impôt sur le revenu. C'est donc par coordination avec la modification de ces derniers que l'abattement est relevé à 4 338  (CGI, art. 196 B modifié).

b - Les pensions alimentaires

Les contribuables peuvent déduire de leur revenu global les pensions alimentaires versées à leurs enfants majeurs. Sont visées les pensions :

 répondant aux conditions fixées par les articles 205 à 211 du code civil relatifs àl'obligation alimentaire ;

 ou versées en vertu d'une décision de justice, en cas de séparation de corps ou de divorce, ou en cas d'instance de séparation de corps ou de divorce lorsque le conjoint fait l'objet d'une imposition séparée.

La limite de déduction est la même que celle déterminée pour l'abattement accordé par enfant marié (CGI, art. 156-II-2° inchangé). Elle est donc de 4 338  € par enfant majeur pour les revenus 2003. Lorsque l'enfant est marié, la limite de déduction reste fixée à ce même chiffre pour chacune des familles des jeunes conjoints. Elle est toutefois doublée (soit 8 676  €) au profit des parents qui justifient participer seuls à l'entretien du jeune ménage.

Lorsque le ou les parents justifient participer seulsà l'entretien d'un enfant célibataire, veuf ou divorcé, lui-même chargé de famille, la limite de déduction est également doublée (soit portée à8 676 €) et ce quel que soit le nombre de petits-enfants.

A noter : lorsque l'enfant majeur est susceptible d'être rattaché au foyer fiscal de ses parents, ceux-ci doivent choisir entre le rattachement et la déduction de la pension alimentaire.

Les frais d'accueil des personnes de plus de 75 ans (loi de finances rectificative 2003, art.22)

Le contribuable peut déduire de son revenu imposable les avantages en nature consentis, en l'absence d'obligation alimentaire, à des personnes de plus de 75 ans vivant en permanence sous son toit (frère, sœur, autres collatéraux ou même personnes avec lesquelles il n'a aucun lien de parenté) et dont le revenu imposable n'excède pas le plafond de ressources fixé pour l'octroi des allocations supplémentaires versées par le fond de solidarité vieillesse et le fonds spécial d'invalidité, soit 7 102,71 € pour une personne seule et 12 440,87 € pour un ménage en 2003.

La déduction opérée par le contribuable ne pouvait pas auparavant dépasser, par bénéficiaire, le montant de l'évaluation forfaitaire des avantages en nature (nourriture et logement) retenue en matière de sécurité sociale. Cela n'est désormais plus le cas. La loi de finances rectificative pour 2003 dissocie, en effet, le plafond de la déduction de l'évaluation forfaitaire des avantages en nature retenue en matière de sécuritésociale et fixe ce plafond à 3 000 € pour l'imposition des revenus de 2003 (CGI, art. 156 II 2° ter modifié). Elle prévoit par ailleurs la réévaluation annuelle de cette somme dans la même proportion que la limite supérieure de la première tranche du barème de l'impôt sur le revenu à compter de l'imposition des revenus de 2004.

3 - L'ASSUJETTISSEMENT AUX ACOMPTES PROVISIONNELS

Les contribuables dont l'impôt n'atteint pas 306  € seront dispensés, en 2003, du versement des tiers provisionnels.

4 - LES LIMITES D'EXONÉRATION POUR LES CONTRIBUABLES AUX REVENUS MODESTES

Une exonération d'impôt s'applique pour les contribuables ayant de faibles revenus. Son montant varie selon l'âge du bénéficiaire :

 les personnes de moins de 65 ans sont exonérées de l'impôt sur le revenu dès lors que leur revenu annuel n'excède pas 7 510 € ;

 les personnes de plus de 65 ans bénéficient de cette exonération dès lors que leur revenu ne dépasse pas 8 200  €.

5 - L'ABATTEMENT EN FAVEUR DES PERSONNES ÂGÉES OU INVALIDES

Les contribuables de plus de 65 ans au 31 décembre 2003 ou, quel que soit leur âge, les personnes invalides, peuvent déduire de leur revenu net global une somme égaleà :

  1 646 € si leur revenu n'excède pas 10 130 ;

  823 € si leur revenu est compris entre 10 130 € et 16 370 €.

Dans le cas de personnes mariées soumises à imposition commune, la déduction est doublée si les deux époux répondent aux conditions d'âge ou d'invalidité.

6 - L'ABATTEMENT DE 10 % SUR LES TRAITEMENTS ET SALAIRES…

a - Le cas général

Le montant minimum de la déduction forfaitaire de 10 % pour frais professionnels est porté à 376 € pour les revenus de 2003 (CGI, art. 83-3° inchangé). Quant au plafond de l'abattement, il est fixé à 12 648  €.

b - Le plancher spécifique pour les chômeurs de longue durée

Le plancher spécifique pour la déduction forfaitaire de frais professionnels créé en 1998 en faveur des chômeurs de longue durée en recherche d'emploi passeà 825(CGI, art. 83-3°inchangé). Ce minimum spécifique plus élevéconcerne les personnes inscrites comme demandeurs d'emploi àl'ANPE depuis plus de un an.

A noter : la déduction forfaitaire minimum ne peut pas excéder le montant brut des allocations chômage imposables.

7 - …ET SUR LES PENSIONS ET RETRAITES

Toutes les pensions imposables ainsi que les rentes viagères à titre gratuit bénéficient d'un abattement spécifique de 10 % applicable quel que soit l'âge du contribuable et même si celui-ci continue àexercer une activité professionnelle (CGI, art.158-5A, al. 2 inchangé).

Le montant minimum de l'abattement est relevé à 334  € par pensionné ou rentier pour l'imposition des revenus 2003. Le plafond est porté à 3 268  € par foyer fiscal (CGI, art.158-5° inchangé).

8 - LE PLAFOND DE L'ABATTEMENT DE 20 % SUR LES SALAIRES, PENSIONS ET RENTES

Rappelons que seuls les revenus déclarés spontanément peuvent bénéficier de l'abattement de 20 % sur les traitements, salaires, pensions et rentes. Le plafond de celui-ci est porté à 115 900  € pour l'imposition des revenus de 2003 (CGI, art. 158-5°).

L'emploi d'un salarié àdomicile

Les contribuables qui emploient un salarié àdomicile, directement ou par l'intermédiaire d'une association ou d'une entreprise agréée, pour exécuter des tâches ménagères ou familiales (ménage, garde d'enfant, soutien scolaire, aide au maintien à domicile des personnes âgées ou handicapées...) ont bénéficié en 2003 - et donc pour l'imposition des revenus de l'année 2002 - d'une réduction d'impôt égale à 50 % des dépenses engagées dans la limite de 7 400  . Ce plafond annuel passe à 10 000  àcompter de l'imposition des revenus de 2003. Cette mesureétait programmée par la loi de finances pour 2003 (4).

9 - LES SALAIRES DES APPRENTIS

Les salaires versés aux apprentis en 2003 sont exonérés d'impôt sur le revenu pour la fraction ne dépassant pas 7 510  €. Un montant identique à celui de la limite d'exonération prévue pour les personnes aux revenus modestes âgées de moins de 65 ans (CGI, art. 81 bis inchangé).

10 - LES CHÈQUES-VACANCES

a - Le seuil d'attribution des chèques-vacances

Le plafond de ressources permettant aux salariés d'acquérir des chèques-vacances est actualisé dans la même proportion que la limite supérieure de la première tranche de l'impôt sur le revenu. Les salariés qui souhaitent en acquérir en 2004 doivent donc justifier que leur revenu de 2002 (déclaré en 2003)   (5) n'excède pas 16 597  € pour la première part de quotient familial majorée de 3 850  €par demi-part supplémentaire.

b - Les chèques-vacances dans les centres d'aide par le travail (art. 115)

Les centres d'aides par le travail peuvent désormais attribuer des chèques-vacances aux personnes handicapées y travaillant (ordonnance n°82-283 du 26 mars 1982, art. 6 modifié). N'étant pas considérés comme salariées, ces dernières n'y avaient pas droit jusqu'à présent.

Les dons aux associations caritatives (loi de finances rectificative 2003, art. 55)

En 1988, un amendement dit « Coluche » a instauré une incitation fiscale particulière pour encourager les dons aux associations qui, comme les Restaurants du Cœur, viennent en aide aux plus démunis en leur fournissant un repas ou un logement. Soit une réduction d'impôt égale à 60 % du montant des versements retenus (dans une limite revalorisée chaque année) contre 50 % pour les dons effectués au profit d'associations d'intérêt général ou reconnues d'utilitépublique, ou encore d'associations de financement électoral et de partis politiques.

La loi du 1er août 2003 relative au mécénat, aux associations et aux fondations a voulu simplifier en partie le régime d'incitation fiscale aux dons des particuliers en faveur de toutes les associations ou fondations, accordant une réduction d'impôt de 60 % (dans la limite annuelle de 20 % du revenu imposable) quelle que soit la nature des destinataires (6). Craignant que cette harmonisation n'ait pour conséquence de réduire les dons effectués en faveur des associations caritatives, les députés ont décidé de rétablir un régime particulier de réduction d'impôt pour les dons versés à ces dernières à compter du 1er janvier 2003.

Les organismes concernés

L'avantage fiscal concerne les dons versés aux organismes sans but lucratif qui (CGI, art. 200 modifié)  :

 procèdent à la fourniture gratuite de repas à des personne en difficulté ;

 contribuent à favoriser leur logement ;

 ou encore procèdent, à titre principal, à la fourniture gratuite à ces personnes des soins mentionnés à l'article 261 4-1° du code général des impôts (7).

Les modalités d'application de la réduction d'impôt

Les dons effectués au profit de ces organismes ouvrent droit à une réduction d'impôt de 66 % du montant de ces versements, retenus dans la limite de 414 € pour l'imposition des revenus de 2003 (CGI, art. 200 modifié).

La loi prévoit que cette limite est relevée chaque année dans la même proportion que la limite supérieure de la première tranche du barème de l'impôt sur le revenu de l'année précédant celle des versements, le montant étant arrondi, s'il y a lieu, à l'euro supérieur. Pour les dons effectués en 2004, la limite devrait donc être portée de 414 €à 422 € (+ 1,7 %).

Signalons que la réduction d'impôt accordée au titre des dons versés au profit des associations caritatives s'applique indépendamment de celle prévue pour l'ensemble des autres dons. Autrement dit, ces versements ne sont pas pris en compte pour apprécier la limite de 20 % du revenu imposable applicable aux autres dons.

11 - L'AIDE JURIDICTIONNELLE

Les plafonds de ressources pris en compte pour l'admissionà l'aide juridictionnelle sont revalorisés de 1,7 %à compter du 1er janvier 2004 tant en métropole que dans les départements d'outre-mer. Rappelons qu'ils sont fixés à (8)  :

  830  € par mois pour l'aide totale ;

  1 244  € par mois pour l'aide partielle.

Ces plafonds sont majorés d'une sommeéquivalente :

 pour les deux premières personnesà charge, à 18 % du montant du plafond d'aide totale, soit 149  € ;

 pour la troisième personne àcharge et les suivantes, à 11,37 % du même plafond, soit 94  €.

12 - LE MéCANISME DE LA DéCOTE (art. 2 I 4)

Les contribuables bénéficient, quelles que soient leur situation ou leurs charges de famille, d'une décote sur le montant de leur impôt brut résultant du barème progressif lorsque celui-ci est inférieur à une certaine limite.

Une limite relevée de 1,7 % pour l'imposition des revenus de 2003. Les intéressés se verront ainsi appliquer une décote si leur cotisation d'impôt, après application du mécanisme du quotient familial, est inférieure à 786 €. Cette décote étant égale àla différence entre 393  € et la moitiéde leur cotisation d'impôt (CGI, art. 197 I 4 modifié).

13 - LE MINIMUM DE PERCEPTION

Le minimum de perception est le montant en deçà duquel la cotisation d'impôt sur le revenu, après, le caséchéant, décote et imputation des réductions d'impôts (mais avant imputation de l'avoir fiscal et deséventuels crédits d'impôt) n'est pas mise en recouvrement. Pour 2004, ce seuil est maintenu à 61 €.

C - La prime pour l'emploi (art.3)

Crédit d'impôt destiné à améliorer le pouvoir d'achat des travailleurs à revenus modestes, la prime pour l'emploi est de nouveau reconduite. Depuis sa création en 2001, le dispositif a fait l'objet de nombreux aménagements : actualisations des seuils et limites, doublement de la prime, précisions sur la notion de revenus professionnels et de revenu fiscal de référence, majoration de la prime pour les travailleurs à temps partiel.

Les modalités de mise en œuvre de la prime sont de nouveau modifiées. L'ensemble des limites et seuils de revenus est ainsi réactualisé. Les taux de la prime sont augmentés et un acompte forfaitaire de prime est instituépour certaines personnes.

Calcul de la prime et majoration pour personnes à charge

1 - LA REVALORISATION DES SEUILS ET LIMITES DE LA PRIME

a - Le revenu fiscal de référence

La personne qui souhaite bénéficier de la prime pour l'emploi doit respecter un certain nombre de conditions de ressources. Ainsi, son revenu fiscal de référence - qu'il soit composé de revenus d'activité ou non - ne doit pas excéder certaines limites relevées pour les bénéficiaires de la prime en 2004 à (CGI, art. 200 sexies modifié)  :

  12 176  € pour la première part de quotient familial des personnes célibataires, veuves ou divorcées ;

  24 351  € pour les deux premières parts de quotient familial des personnes soumises à imposition commune.

Ces limites sont majorées de 3 364  €pour chacune des demi-parts supplémentaires accordéesà quelque titre que ce soit à ces contribuables (personneà charge, invalidité...).

b - Les revenus d'activité

Travailleurs àtemps plein

Pour être éligible à la prime pour l'emploi, le montant des revenus d'activité de chaque personne susceptible, dans le foyer fiscal, d'en bénéficier ne doit en outreêtre ni inférieur à 3 372 €, ni supérieur à 15 735  (CGI, art. 200 sexies I-B-1° modifié).

Une limite portée à 23 968 € pour les personnes soumises à imposition commune, si l'un des membres du couple n'exerce aucune activité professionnelle ou dispose de revenus d'activité professionnelle d'un montant inférieur à 3 372 €.

Travailleurs àtemps partiel

Pour les travailleurs à temps partiel, l'appréciation des limites relatives au calcul de la prime pour l'emploi- 15 735 € et 23 968 € - s'effectue par la conversion en équivalent temps plein du montant des revenus. Une opération qui ne concerne pas le seuil de 3 372 €, qui est un minimum de revenu à percevoir pour ouvrir droit à la prime. Concrètement, cette conversion résulte de la multiplication des revenus d'activité par le rapport entre 1 820 heures et le nombre d'heures effectivement rémunérées au cours de l'année ou au cours des périodes d'activité, ou le rapport existant entre 360 jours et le nombre de jours d'activité.

c - Les valeurs nécessaires au calcul de la prime

La prime proprement dite, c'est-à-dire hors majoration, se calcule sur la base du revenu d'activité perçu par chacun des membres du foyer fiscal dès lors que ce revenu, après avoir été converti en base annuelle, est compris entre 3 372  et 15 735  € et que le revenu de l'ensemble du foyer n'excède pas les seuils précédemment évoqués, exprimés en termes de revenu fiscal de référence.

Elle est égale à 4,6 % du revenu déclaré en 2003, lorsque ce dernier est compris entre 3 372  et 11 239  (CGI, art. 200 sexies II-2° nouveau).

De plus, si le revenu déclaré est compris entre 11 239  et 15 735  €, la prime sera égale à 11,5 % de la différence entre 15 735 € et le montant de ce revenu.

d - Les majorations

Les majorations correspondent

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