Si le ministre de la Justice, Dominique Perben, a écarté d'une phrase méprisante le récent rapport de l'Observatoire international des prisons (1), il ne peut décemment en faire autant du court texte adopté à l'unanimité par l'Académie de médecine (2). Cette assemblée attire son attention « sur les grandes insuffisances de prise en charge sanitaire des détenus qui persistent dans un grand nombre d'établissements pénitentiaires, du fait de structures architecturales souvent anciennes et inadaptées et de l'insuffisance de moyens matériels et humains ».
L'académie était amenée à se prononcer, à la demande du ministre de la Santé, sur les situations pathologiques qui pourraient relever de la suspension de peine pour raison médicale prévue par la loi du 4 mars 2002 (3). Jugeant qu'elle ne pouvait répondre par une liste précise « en l'absence de toute donnée épidémiologique et de statistiques sur la pathologie observée en milieu carcéral », elle formule néanmoins des propositions. La « parfaite identité de vue » des médecins exerçant en milieu pénitentiaire auditionnés a manifestement emporté la conviction du groupe de travail présidé
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