« Familles ! je vous hais ! Foyers clos ; portes refermées ; possessions jalouses du bonheur. » Comme pour démentir la diatribe d'André Gide (1), c'est précisément leur quotidien le plus intime qu'environ 12 000 familles donnent en partage à des adultes rendus vulnérables par l'âge ou le handicap psychique. Selon la légende, semblable pratique d'ac- cueil familial remonterait à Dymphne, princesse irlandaise du VIe siècle, décapitée par son père à Geel, en Belgique, où elle s'était réfugiée pour échapper à ses royales et incestueuses assiduités. Un aliéné assistant au supplice de la jeune fille recouvra, dit-on, subitement la raison et Dymphne devint la sainte patronne des insensés à qui hommage était rendu chaque année dans la bourgade flamande. Les pèlerins « possédés », venant en quête de guérison miraculeuse, logeaient alors chez l'habitant - et y étaien
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