Connaître le handicap, reconnaître la personne

→ « Comment permettre à ceux que le hasard de la naissance ou de la vie a stigmatisé d'être reconnus sans condition comme sujets et de jouer pleinement leur rôle dans la communauté humaine ? » A cette question introductive, l'ouvrage élaboré dans le cadre du Collectif de recherches sur le handicap et l'éducation spécialisée (CHRES), abrité par l'université Lumière-Lyon-II, apporte - c'est toute sa richesse - une réponse kaléidoscopique. Chercheurs de tous horizons, mais aussi personnes handicapées, évoquent en effet le difficile passage, pour les déficients physiques ou mentaux, de la situation d' « objet » à celle de « sujet », que ce soit dans les domaines de l'éducation et de la formation, de la vie professionnelle, de la culture et des loisirs, ou de la vie familiale, affective et sexuelle... Ces « polyphonies anthropologiques », selon Charles Gardou, président du CHRES,  viennent confirmer combien « les questions relatives au handicap ne laissent pas de place au prêt-à-penser, au fermé et au systématique ». Ainsi, la sociologue Nicole Diederich étudie comment la parole, selon la façon dont elle est recueillie ou per�