C'est presque une chronique de banlieue ordinaire : un jeune de la cité qui se tue sur une moto volée une banale intervention de la police... Et, pendant une semaine, le quartier des Mézereaux, au nord de Melun, s'enflamme, livré à une véritable « guérilla » urbaine entre les jeunes et la police. Tout nouvel acte de violence entraînant en réponse toujours plus de forces de l'ordre, de CRS, de gardes mobiles... Ce sont les mécanismes de ce « naufrage insensible » d'une cité périphérique d'une calme petite sous-préfecture, comme il en existe des dizaines, que décryptent, jour après jour, Christian Bachmann et Nicole Le Guennec. Le décor ? Un quartier devenu, avec le chômage et les petits boulots, « une machine à casser l'espoir » que les pouvoirs publics ont abandonné aux mains de quelques animateurs municipaux, isolés et sans réelle compétence éducative. L'étincelle ? L'accident qui, relayé par les multiples rumeurs et gonflé par les médias, est vite interprété par les jeunes comme une agression policière qui mérite vengeance... Tous les ingrédients sont là. La machine de l'émeute s'emballe, se nourrissant de « la sensation
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