Lorsqu’elle se présente en tant qu’accompagnante d’élèves en situation de handicap (AESH), les personnes extérieures au secteur ouvrent souvent de grands yeux incrédules. Il lui faut généralement épeler l’acronyme et décrire brièvement ses missions pour que la lumière se fasse sur ce métier pourtant incontournable. « Peu le savent, mais nous représentons le deuxième corps de l’Education nationale en effectifs », décrit Sandy Guyomard, l’une des 136 000 AESH(1).
Recrutée en 2012 à Lamballe (Côtes-d’Armor), la présidente de l’association AESH en lumière n’avait elle-même jamais entendu parler de cette profession auparavant. « J’ai vu une annonce, et comme j’aimais bien le contact avec les enfants, j’ai postulé, sans savoir exactement ce que l’on attendait de moi. Ça a été une révélation. On est à la fois la main qui écrit pour eux, la confidente qui rassure, voire la maman qui épaule au quotidien ! », décrit-elle.
Anciennement dénommé auxiliaire de vie scolaire (AVS), l’AESH joue en effet un rôle crucial dans le domaine éducatif. Face au handicap, il représente le pilier de l’inclusion scolaire en offrant une aide humaine personnalisée à chaque élève concerné. A lui de se mettre au diapason des besoins spécifiques de l’enfant, qu’il s’agisse de l’accompagner dans ses apprentissages, de l’aider à la réalisation de certaines tâches de la vie quotidienne ou dans les activités de la vie sociale et relationnelle. L’objectif : faciliter le bon déroulement de sa scolarité et lui permettre de gagner en autonomie.
Assumant cette fonction depuis cinq ans dans un établissement situé à Versailles (Yvelines), Amélie d’Alès détaille : « La plupart du temps, je reformule les consignes. Je vérifie ainsi que l’élève a compris ce qu’on lui demande et qu’il se met au travail. Parfois, je suis sa secrétaire, s’il a, par exemple, du mal à écrire. Avec les plus petits, je peux être amenée à changer des couches, à les habiller ou à les aider à prendre leurs repas, mais ce n’est pas l’essentiel de mon travail. »
A temps partiel ou complet, l’AESH peut intervenir sur tous les temps scolaires (classe, récréation, sorties, etc.), de la maternelle au lycée. L’aide apportée est soit individuelle, si le handicap requiert une attention soutenue, soit mutualisée, pour lui permettre de s’occuper de plusieurs enfants avec des besoins moins continus, soit collective, quand il accompagne des enfants orientés en Ulis (unité localisée pour l’inclusion scolaire). « Les modalités varient d’une année sur l’autre. Cette année, par exemple, j’avais un contrat de 25 heures et j’accompagnais deux élèves dans deux classes différentes. Mais tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Certains AESH suivent trois ou quatre élèves, voire plus, repartis dans plusieurs établissements. La moyenne par élève est de 9 heures », témoigne Sébastien Cazaudon, AESH depuis 2019 au collège de Labouheyre (Landes).
Pour exercer ce métier, une grande adaptabilité et de la persévérance sont nécessaires. Sans oublier l’écoute et le goût du travail en équipe : deux qualités essentielles pour tisser de bonnes relations avec les professionnels comme les élèves. « C’est ce lien qui me plaît car il permet à l’enfant de se sentir en confiance et de se saisir de l’aide que je peux lui fournir, avoue Sandy Guyomard. Il n’y a rien de plus satisfaisant que de les voir progresser et réussir grâce à moi. »
Pour devenir AESH, deux portes d’entrée sont possibles : soit être titulaire du baccalauréat, du DEAES (diplôme d’Etat d’accompagnant éducatif et social) ou de tout autre diplôme professionnel dans le domaine de l’aide à la personne ; soit présenter une expérience d’au moins neuf mois d’accompagnement de personnes handicapées. Le recrutement a lieu auprès du directeur académique des services de l’Education nationale (Dasen). Une fois engagé, l’AESH bénéficie d’une formation initiale obligatoire de 60 heures, lors de laquelle il est notamment sensibilisé aux différents types de handicap et aux outils nécessaires à son accompagnement.
(1) Chiffres 2023 fournis par le ministère de l’Education.