Charlie a 28 ans. Issu d’une histoire difficile, avec des passages en familles d’accueil, il essaie de toutes ses forces de ne pas reproduire les situations d’addiction et de violences qui ont émaillé son enfance. D’ailleurs, il a construit très rapidement une vie de famille avec enfants. Pour autant, il éprouve des difficultés à s’impliquer pleinement. C’est comme s’il avait dessiné en 3D son image de la famille idéale. De l’extérieur, c’est touchant. De l’intérieur, Charlie se renferme, se noie dans le travail et, parfois, ses sautes d’humeur l’obligent à aller cogner dans un sac de boxe après avoir avalé quelques comprimés et canettes de bière. De plus en plus souvent, il se met la tête à l’envers et ne parvient pas à assumer son rôle d’éducateur auprès de ses enfants.Lorsque je passe au domicile, il ne se sent pas concerné et quitte la pièce : « Non mais moi, je fais pas confiance aux travailleurs sociaux. » Mais peu à peu, un lien fragile se construit. Parfois, je viens uniquement pour lui. Au début, on ne parlera que de ce qu’il veut. Il finira par me dire : « Heureusement que les travailleurs sociaux m’ont placé quand j’étais môme ! Je serais où, sinon, aujourd’hui ? » Alors,…
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