Publié le : Dernière Mise à jour : 03.04.2023Par : Florence BraudLecture : 2 min.
C’est un jour comme un autre à l’atelier. Un jour ordinaire en milieu pas ordinaire. Assis à mon poste de travail, j’effectue sobrement ma tâche. Une feuille, trois plis, une enveloppe, au suivant. La mission du jour est répétitive, et laisse le temps à mon esprit de vagabonder à loisir. Je pense au week-end qui s’annonce, aux journées qui s’allongent. Le calme du jardin familial qui viendra agréablement contraster avec le brouhaha de l’atelier.Gestes mécaniques et pensées oniriques, le temps passe lentement dans la quiétude de nos habitudes. Au loin, j’entends vaguement une rumeur, aujourd’hui c’est grève, et l’Esat est justement sur le parcours des manifs. Nous guettons l’arrivée du cortège avec plus ou moins d’impatience, je trépigne, Alain fulmine et Sophie s’en fiche.Elle arrive, la foule bigarrée qui scande joyeusement les slogans de la lutte. On l’entend crier, déclamer et chanter.« La retraite avant l’arthrite ! », dégaine un retraité solidaire.Il est beau, ce manifestant solitaire qui défend ses droits et ceux de ses enfants. Mais pas les miens. Parce que moi, je ne suis pas vraiment concerné.La retraite, elle est loin. Avec mon statut de travailleur handicapé, je pourrai…
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