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Naufrage

S’en réjouir ou pas ? Selon France Bénévolat, 40 % des plus de 18 ans ont une activité bénévole, soit 20 millions de personnes. Un engagement collectif qui concerne d’abord l’accès aux droits et la défense des plus démunis. Une bonne nouvelle, dans le sens où la solidarité ne faiblit pas. Au contraire, elle augmente chez les jeunes. Une mauvaise nouvelle, car elle témoigne de l’absence de réponses publiques à certains besoins sociaux. A commencer par les plus fondamentaux.

Alors que l’hiver n’est pas terminé, les Restos du cœur comptent déjà 22 % à 25 % de distributions alimentaires supplémentaires par rapport à l’année dernière. Et une hausse de 16 % des enfants de moins de 3 ans venant avec leurs parents demander de l’aide. « Jamais nous n’avions connu une aggravation aussi rapide de la précarité », a déclaré le président de l’association. Autre son de cloche, selon Familles rurales, il manque 62 € par mois aux familles vivant au niveau du seuil de pauvreté pour se nourrir correctement. Sauf à compter sur des proches, c’est dur même pour la moitié des salariés qui, en France, gagnent 1 612 € brut mensuels. « Une part de la population ne peut accéder, avec le seul fruit de son travail, aux normes de consommation en vigueur », estime le Centre d’observation de la société.

Un malheur n’arrivant jamais seul, les disparités aussi se creusent. Les enfants d’ouvriers n’étaient déjà pas pléthoriques à l’université, dans les classes « prépa » et les grandes écoles, mais leur part diminue encore au profit de celle des enfants de cadres, qui s’accroît, d’après l’Observatoire des inégalités. Rien de nouveau sous le soleil, si ce n’est que l’ascenseur social se grippe de plus en plus et que l’égalité des chances n’a d’égalité que le nom.

La soixantaine de migrants morts en mer le 26 février dernier, en approchant de Crotone, dans le sud de l’Italie, en savait quelque chose. Comble de l’horreur, la tragédie est survenue juste après le vote d’une loi par l’extrême droite italienne obligeant les organisations humanitaires à ne secourir qu’un seul bateau de réfugiés à la fois, les dissuadant ainsi de sauver d’autres vies dans des embarcations alentour…

Pendant ce temps-là, chez nous, des manifestants opposés à l’accueil de nouveaux migrants à Saint-Brevin-les-Pins, en Loire-Atlantique, manifestaient en scandant « La France aux Français ».

Éditorial

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