Tout a commencé avec Moh qui déboule à vélo sur la place principale du quartier. Je le revois descendre la pente à fond les ballons, arriver au croisement des rues Ronsard et Apollinaire et freiner d’un coup sec. Moh n’a en fait plus de frein arrière, il freine donc avec l’autre, et aussi un peu avec ses pieds. Pieds qui, comme l’ensemble de son être adolescent, passent illico par-dessus le guidon. Il s’affale à quelques mètres de moi, dans un concert sonore de graviers et de percussions métalliques. Inquiet, je l’aide péniblement à se relever, péniblement. A part une égratignure sur l’avant-bras, le gamin semble aller bien. Il est même hilare et a le regard lumineux de celui qui est prêt à recommencer.Avec une idée derrière la tête, je le taquine un peu: « Mais Moh, où est passé ton frein arrière? » Le gamin, toujours mort de rire, me dit: « Plus de frein, plus de câble, plus de patins. Mais pas grave, je fais sans, c’est la rue, t’as vu! » Je ris et m’aventure: « Oui, pour avoir vu, j’ai vu! Mais, dis-moi, ça te dirait qu’on trouve un endroit pour bricoler ton vélo, genre pour remettre un frein arrière, par exemple? » L’ado valide allègrement l’idée. Un petit tour sur le moteur de…
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