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Happy

« Je recherche un(e) animateur(trice) ! Car le nôtre est épuisé. Si tu te sens prêt à affronter Rose, Christine et Maryse, postule ! Viens aider Thomas, ses bas de contention lui grattent ! » Les temps sont durs dans le secteur, mais Pascal Segault, directeur d’un Ehpad du Crès, dans l’Hérault, préfère en rire. Et ça paie : son offre d’emploi a fait le buzz sur Linkedin. Il faut dire qu’en plus d’être jubilatoire, l’offre est alléchante : séances d’ostéopathie sur le temps de travail, participation à des cours de Pilate ou à un sport d’endurance… Celui qui décrochera le job aura même droit à une « référente Happiness » qui lui offrira un cadeau pour son anniversaire ! Bon, ça, merci, faudrait pas exagérer non plus.

Dans un autre registre, beaucoup moins drôle, une proposition de loi sur la suspension de l’autorité parentale en cas de condamnation pour inceste est examinée à l’Assemblée nationale. Une avancée, enfin, dans un dossier où 73 % des plaintes pour agressions sexuelles sur enfants sont classées sans suite ? Il est trop tôt pour le savoir, mais la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), qui estime le nombre de victimes à au moins 160 000, reste vigilante. Car si des campagnes de sensibilisation ont été organisées, dans les faits, les enfants en danger sont toujours insuffisamment protégés, tandis que leurs agresseurs coulent des jours heureux.

Dans le style « be happy », on aurait bien voulu fêter aussi le premier anniversaire de la loi « Taquet ». Raté, selon les associations de protection de l’enfance, qui jugent les progrès insuffisants et appellent, notamment, à un renforcement de l’accompagnement des jeunes majeurs, encore trop nombreux à être livrés à eux-mêmes après 18 ans. Pas de quoi se réjouir non plus du sort réservé aux mineurs non accompagnés, dont la prise en charge souffre de dysfonctionnements per­sistants. Une situation qui conduit un mineur isolé sur quatre à dormir dans la rue ou en centre d’hébergement avant d’être accepté dans une structure de l’aide sociale à l’enfance.

Comme on vous aime bien et qu’on souhaiterait bien finir sur une note positive, comment ne pas évoquer la position du Conseil national consultatif des personnes handicapées, lequel suggère d’expérimenter l’assistance sexuelle. Un sujet toujours tabou, on se demande bien pourquoi. Dans certains pays européens, cette pratique est encadrée, voire remboursée. En France, elle est encore assimilée par certains à la prostitution. Les personnes en situation de handicap n’auraient-elles pas droit à une vie intime et sexuelle ? Où est le problème ?

Il n’y a pas si longtemps, on leur interdisait de faire des enfants…

Et, sans dec, c’est pas de l’humour.

Éditorial

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