« Elle devait s’arrêter à la fin du mois », renifle sa fille aînée. En face de moi, les deux enfants de Marie-Claire, 62 ans, brutalement décédée sur son lieu de travail.« Elle n’en pouvait plus, elle était tout le temps fatiguée. Et puis elle avait mal partout. Fallait la voir marcher, elle ressemblait à notre grand-mère, mais en plus vieille. Le matin, elle commençait sa journée par une poignée de médicaments, avant même son premier café. Deux gélules pour la douleur, un comprimé pour le stress, un cachet pour le cœur. “Mon cocktail de vitamines”, nous disait-elle avec un sourire forcé. Après ça, elle avalait son café, grignotait une biscotte et filait très vite chez son premier bénéficiaire. Maman était aide à domicile.Elle partait tôt le matin, mangeait dans sa voiture le midi, et le soir elle courait chez sa mère, malade et seule, après sa journée de travail. Il y a bien une infirmière qui passe une fois par semaine, mais ça ne suffit pas. Alors ma mère s’occupe du reste : les courses, le ménage, la cuisine. Enfin… elle s’occupait. Je ne sais pas comment on va faire maintenant », continue le fils en regardant sa sœur.« On fera comme on pourra », réplique cette dernière. « Je peux…
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