Dans ce récit-enquête, écrit à la première personne, la journaliste Laurène Daycard décortique la mécanique de la violence qui amène des hommes à tuer leurs femmes. De l’étude de ces féminicides conjugaux, l’autrice parvient à dessiner les dynamiques à l’œuvre au sein des couples, jusqu’au passage à l’acte final, et bien au-delà de la rubrique du simple fait divers sous laquelle ces crimes ont longtemps été classés. Mue par son histoire familiale marquée par la violence conjugale, son enquête souligne la complexité des relations entre les victimes et leurs bourreaux, mais aussi tout leur entourage. Elle décrit notamment les « sur-meurtres », c’est-à-dire « l’acharnement contre le corps des femmes » : « Les meurtriers enchaînent souvent les coups de couteau, de poing, ou criblent de balles la dépouille. » L’ouvrage rend surtout hommage aux « absentes », ces femmes victimes de la violence de leur conjoint, « un jour prédateur, le lendemain charmeur ». En s’attachant à des cas précis, Laurène Daycard montre la banalité des situations qui mènent à ces issues morbides. Certains préjugés sont démontés : la violence conjugale s’avère encore plus insidieuse dans les classes aisées où « plus…
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