Je travaille depuis une petite trentaine d’années dans un institut médico-éducatif (IME) en milieu rural et j’exerce le métier d’assistante de service social. J’adore vivre cette rencontre avec un enfant et sa famille, apprendre d’eux leur parcours de vie et ce qui va permettre à l’équipe de construire avec eux un projet pour accompagner vers la citoyenneté et le plus d’autonomie possible ces enfants extraordinaires.Il y a dix ans, nous avons reçu un frère et une sœur qui vivaient avec leur mère, leurs deux frères, leur sœur et le grand-père maternel. Aucun des cinq enfants n’avait été reconnu par leur géniteur. Les carences socio-éducatives repérées en amont de l’entrée à l’IME avaient convaincu le juge des enfants d’ordonner une AEMO (action éducative en milieu ouvert), mais l’éducatrice n’avait jamais été autorisée par la famille à entrer au domicile.Les deux enfants ont été accueillis dans des groupes différents. Assez vite, le garçon disait à ses éducateurs, au cours des accompagnements quotidiens, que « papa » vivait avec maman, à la maison. Mais dès que la question lui était posée directement, il changeait de sujet, en disant qu’on n’avait rien compris.Sa sœur, en revanche,…
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