Ils sortent plutôt la nuit, ou tôt le matin, mais s’accommodent fort bien de présence humaine. Ils passent en trombe d’une allée à l’autre, s’engouffrent dans un trou, ressortent d’un autre, rampent sous la dalle d’une tour et disparaissent, ignorant sans doute leur prochain point de chute.Chose parfaitement inexplicable, ils ont beau être si présents, faire partie du quotidien, ils surprennent encore malgré tout. Quand ce n’est pas par la taille, c’est par le nombre. Parfois les deux. L’autre jour, j’en ai vu deux attaquer un pigeon. Le bougre a réussi à leur échapper ! Je n’aurais jamais pensé ressentir une once d’empathie pour une volaille, mais c’est arrivé. De dépit, les belligérants se sont rabattus sur un quignon de pain.Les occupants de la cité les subissent, cohabitent. Le bailleur social s’en fiche royalement, mène à la va-vite une fois tous les deux ans une campagne de dératisation. Les habitants rencontrent le maire quand le ras-le-bol se fait trop grandissant. Le sujet occupe trois minutes d’antenne en période d’élection municipale et le soufflé retombe.Un peu comme le trafic de stup, ça fait partie du paysage. Les façades pourrissent, les bâtiments se fissurent, les cages…
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