Publié le : Dernière Mise à jour : 07.11.2022Par : Florence BraudLecture : 2 min.
J’ai ouvert les yeux dans une chambre inconnue, seule et vaseuse. Un lit simple, une couverture rayée, une table de chevet moche et un placard fermé à clé, décor aseptisé à l’hôpital psy. Je ne me souviens plus vraiment des heures qui ont précédé mon arrivée. Une énième dispute avec mon ex-compagne à propos du petit, une énième insulte d’un bénéficiaire mécontent, une énième facture qui ne passe pas sur le compte, un énième verre avalé seule, tard le soir, le verre de trop, la plaquette de médocs, de toute façon je n’attendais plus rien de personne. De la suite, il ne me reste que quelques sensations fugaces, le sourire rassurant d’un inconnu en blanc, un brancard qui grince, du froid autour de moi.J’attends le passage du psychiatre, la distribution des médicaments, l’ouverture de la salle de bains, le café de l’après-midi, l’activité thérapeutique. Pendant ce temps, je fume, parce que je n’ai rien d’autre à faire, parce que ça me permet de garder un semblant de vie sociale en partageant quelques taffes avec des patients.Certains sont prolixes. Samir connaît le service par cœur, il est ici depuis si longtemps. « Parfois je vais bien, parfois je vais moins bien, ça dépend pas de moi,…
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