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La cabane et le taulier

« Ce management m’a tiré vers le haut ». Forcément, un titre pareil attire l’œil. Non pas que tous les cadres soient d’affreux, sales et méchants personnages, loin de là. Mais les employés ne sont pas souvent prompts à faire l’éloge de leurs managers, qui plus est dans la presse. Ce titre nous vient de confrères du quotidien Var-Matin, daté de la veille, et bien sûr nous cliquons pour lire.

Quelques lignes plus tard, nous découvrons le pot aux roses : l’article présente huit employés de la prison de Draguignan (Var) souhaitant nuancer la réputation de leur ex-direction. Laquelle vient d’être mutée, mais cela n’a, pour sûr, rien à voir. Cette vile réputation résulte de plaintes (grossophobie, harcèlement) et témoignages d’autres collègues. La précision figurant en surbrillance, et la curiosité restant un joli défaut, nous cliquons…

La suite est édifiante. La direction n’a pas seulement été égratignée par une quinzaine d’agents de la maison d’arrêt dracénoise : la Cnil lui aurait, elle aussi, adressé un rappel à l’ordre (pour un service de l’administration pénitentiaire, ça fait désordre). Ce second papier détaille d’étranges méthodes d’encadrement.

« Nous étions les petits chéris », explique Sylvain. Lui et son binôme Florian, reconnus pour leur savoir-faire, étaient régulièrement sollicités lors des « extractions » de détenus pour raisons de santé ou comparutions judiciaires. Pour évoluer professionnellement, ils demandent à leur hiérarchie un détachement en police municipale. La direction refuse et, dès lors, le binôme devient triquard. Pire : lors d’une extraction médicale opérée par hélicoptère, la directrice interdit à Florian de monter à bord : « Vous êtes trop gros, on ne pourra pas décoller. » « Ça m’a fait mal, se rappelle l’agent. Je suis complexé et je me tue à la salle de sport. »

En plus de visionner les images de vidéosurveillance de la prison pour minuter le temps des « pauses cigarette » – d’où l’intervention de la Cnil –, la direction explore la vie privée des agents. Ainsi, l’un d’eux, en arrêt maladie, trie et publie sur un réseau social ses photos de stage de plongée au Maroc, prises en vacances : coup de fil de la direction pour savoir si tout se passe bien là-bas… Mieux, en décembre, une centaine d’agents avaient bloqué l’accès à l’établissement pénitentiaire pour protester contre la rupture de contrat d’une stagiaire irréprochable, mais handicapée.

Éditorial

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