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Des formations internalisées pour optimiser les investissements

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Des structures médico-sociales de taille moyenne créent leur organisme de formation interne afin d’optimiser leurs investissements. Si de nombreux avantages sont à la clé, cette démarche suppose un certain niveau d’activité.

Sortir des « formations catalogue ». Le mot revient souvent dans la bouche des responsables qui ont décidé d’internaliser les formations professionnelles. Si certains opérateurs d’envergure nationale, tels la Croix-Rouge ou APF, disposent de longue date de leur propre organisme, des structures sociales et médico-sociales davantage locales décident elles aussi de s’investir dans de tels projets.

En recherche d’expertises de plus en plus pointues, les acteurs du champ du handicap « ne vont plus dans les centres de formation généralistes », observe François Bernard, directeur général du Groupement des associations partenaires d’action sociale (34 établissements et services, 900 salariés). Ayant développé en interne une connaissance avancée sur les pratiques inclusives, pour lesquelles elle trouvait peu de propositions, le Gapas a ainsi créé Campus Formations en 2020. L’organisme investit la thématique de l’autodétermination en démultipliant les modules à ce sujet.

Un interlocuteur unique

Cette volonté de faire évoluer les postures des professionnels au service des projets personnalisés des personnes accompagnées se retrouve aussi au sein de l’Adapei Var-Méditerranée (1 000 salariés, 43 établissements et services). La structure a mis la main en 2021 sur l’organisme de formation Qualitéval. Intégré à Ariane Méditerranée, association émanant de l’Adapei qui prenait déjà en charge la formation de ses travailleurs en situation de handicap, cette filiale propose une large palette de sessions sur des matières d’actualité : troubles du spectre autistique, gestion des comportements agressifs, gestes et postures, bientraitance, autodétermination, etc. Tous les métiers sont concernés : infirmiers, aides-soignants, moniteurs d’atelier, psychologues, cadres.

L’internalisation permet, entre autres, de régler divers besoins pratiques. « Cela facilite le traitement d’une grande partie des formations. On a un interlocuteur unique, au lieu de se disperser sur plein d’organismes différents dont les formations se tiennent loin, à des dates qui ne conviennent pas », souligne Caroline Frasca, directrice des ressources humaines de l’Adapei Var-Méditerranée. La personnalisation des contenus permet d’éviter les pertes de temps sur des sessions d’une ou plusieurs journées, contraintes par le temps et les agendas des salariés. « Quand des cas pratiques sont traités, ils sont pris sur des situations qui ont lieu dans nos établissements. Dans les formations externes, les professionnels étaient un peu déçus que les cas traités soient issus de la protection de l’enfance », poursuit la DRH.

« Netflix des formations »

Cette reprise en main du sujet de la formation constitue aussi l’occasion de développer des formats numériques complémentaires au présentiel. « Il faut redonner de l’appétence aux apprenants, et la recherche en formation nous donne aujourd’hui des indications sur les manières plus efficaces d’ancrer un message », souligne Laurence Sanial, directrice d’Ariane Méditerranée. « En présentiel, on ne retient que 10 % du contenu », signale François Bernard, du Gapas. Imaginant un « Netflix des formations », il aimerait à l’avenir démultiplier les formats pour s’adapter aux préférences d’apprentissage : papier, webinaires, podcasts, séries…

Dernier avantage, et non des moindres, l’internalisation a pour effet de « proposer des formations qui reviennent un peu moins cher que le marché », admet Raphaël Diaz, directeur général de la Fondation COS Alexandre Glasberg (3 200 salariés, 76 établissements et services), dont l’organisme maison, l’Ifcos, forme plusieurs milliers de stagiaires par an sur une large palette de champs et thèmes (handicap, gérontologie, migrations, management, qualité). Mais « il faut justifier d’un certain volume », rappelle-t-il. Et donc convaincre les établissements de la qualité des cursus proposés. Campus Formations, qui a formé 1 100 personnes entre janvier et juin 2022, a une clientèle provenant à 70 % d’employeurs extérieurs au Gapas. Celle-ci s’avère donc essentielle pour l’équilibre économique de l’organisme.

« Notre taille ne nous permet pas de structurer un organisme de formation de manière isolée », constate ainsi Karine Darras, directrice des ressources humaines de l’Unapei 30 (600 salariés, 27 établissements et services), qui a envisagé cette voie. Pour contourner l’obstacle, l’association installée dans le Gard s’est rapprochée de l’Institut de formation aux métiers éducatifs de Nîmes afin d’adapter davantage les formations aux besoins de ses professionnels. Et voit aussi d’un très bon œil la réflexion des associations du mouvement Unapei en Occitanie de mutualiser leurs démarches en matière de formation professionnelle.

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