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Trouble cité

Une corde raide, un précipice, deux bords à relier le surplombant. Et de petits pas qui, l’un après l’autre, grâce à une extrême et très précise détermination, mènent l’équilibriste jusqu’à son point d’attache, de l’autre côté et bien vivant. L’image nous revient de Philippe Petit qui, en 1974, réussit à relier au-dessus du vide les tours du World Trade Center.

Dans la plupart des équipes, depuis quelques temps, chacun joue de son équilibre, de son talent, met ses nerfs à l’épreuve et réussit. Une question d’engagement. Considérons l’été qui vient de passer : l’ensemble des soignants et des professionnels de l’accompagnement social et médico-social ont réussi à surmonter l’épreuve. Avec leurs cannes, leurs fauteuils, leur désespérance, leurs tocs ou leurs troubles, une foultitude de personnes fragiles ont « passé l’été ». Grâce à celles et ceux qui les ont entourées. Pas toutes, certes, mais cela suffit à conclure que jusqu’ici, tout va bien.

La preuve. Toutes les sirènes avaient retenti, l’alarme avait été déclenchée : nous ne passerons pas l’été ! Et ils l’ont passé. Alors pourquoi ne pas continuer ainsi ? Pourquoi ne pas continuer à réduire les effectifs, pardon, à ne pas remplacer ? Parce que ça marche comme ça.

Sauf que, demain 22 septembre (à l’heure où nous écrivons), les soignants se mobilisent. Ils formeront le début du cortège : ils sont ceux qui restent, ceux qui n’ont pas démissionné, ceux qui ne sont pas en arrêt longue maladie, ceux qui ne se sont pas reconvertis, et ce sont eux qui vont resserrer les rangs.

Les travailleurs sociaux prendront leur tour sur le pavé, à quelques jours près. Parce que, comme les soignants, ils ont voix au chapitre, ils ont droit de cité. Rappelons-nous ce qu’est la cité : une organisation qui permet une vie satisfaisante, une liberté citoyenne à laquelle chacun contribue.

Alors comment se reconnaître, sinon en se mobilisant pour que la chose publique, la res publica, ne revienne pas entre les mains de vils personnages : ceux qui renvoient dos à dos travailleurs et allocataires ; devoir de secours et invasion de doryphores ; burn-out et fainéants. Ceux qui aussi se permettent de confondre pouvoir politique et droit de cuissage.

C’est dingue, ce sentiment d’un éternel retour au passé. Pour faire avaler la pilule, en attendant la réforme des retraites en loucedé et la crise énergétique, une mesure mérite d’être saluée car elle a été faite juste pour ça. Désormais, pour la gent féminine, c’est pilule du lendemain pour toutes ! Alors, festoyons, envoyons-nous en l’air, ce ne sera pas perdu.

Éditorial

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