7 heures – Amélie n’est pas là. J’ai beau arpenter le couloir, la chercher, l’appeler : personne. Ses affaires ne sont pas dans le vestiaire, sa voiture n’est pas sur le parking et elle ne répond pas au téléphone. Je compte et recompte les collègues aides-soignants en salle de transmissions. Un, deux, trois… Il en manque trois. Sofiane est en formation et Odile en dépression. Un absent, on gère. On accélère le pas, on reporte une ou deux douches et on écourte la pause. Deux absents, on gère encore. On accélère sur les toilettes, on reporte l’animation et on supprime la pause. Trois absents, on ne gère pas. A moins de servir le petit-déjeuner sur les toilettes tout en refaisant le lit.8 heures – L’infirmière est débordée. Il y a les médicaments, deux prélèvements à faire et cinq pansements à refaire. Et si elle a le temps, ça serait bien qu’elle fasse quelques toilettes. Parce qu’Amélie n’est pas là.9 heures – La cadre n’est pas là. C’était prévu, elle est en réunion sur la qualité de vie au travail. Apprendre à gérer le stress, ou quelque chose du genre. A son retour, elle nous parlera des lunettes connectées qui font s’évader, musique douce et paysages de rêve dans lesquels nous n’irons…
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