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Pas drôle

Ce n’est pas drôle. Alors que, souvent, Guillaume Meurice fait drôlement rire sur France Inter. Malgré son petit côté bobo qui peut défriser certains, dont ma pomme parfois, ce drôle d’homme a du talent.

Et, à ce titre, il peut être pardonné des pincées de parisianisme qui hantent quelques-unes de ses chroniques.

Non, ce n’est pas drôle du tout. Nous apprenons ce matin de nos confrères du Monde (13 sept.) que la maison Editis, laquelle publie notamment le dictionnaire Robert – et accessoirement appartient à sieur Bolloré via sa maison-mère Vivendi –, a suspendu l’impression de l’ouvrage Le Fin mot de l’histoire de France en 200 expressions. Un dico qu’a corédigé le sujet Meurice, au nez et à la barbe de la cour dudit sieur.

Mais diable, quel rapport entre cette histoire et le travail social ? Minute papillon, nous y arrivons ! Ce dictionnaire original promettait donc d’être très drôle. Sauf qu’apparaissent parmi les expressions du dico deux fâcheuses références : Louboutin et Bolloré.

Or la maison de luxe Louboutin, célèbre dans le milieu pour ses talons hauts à semelles rouges, est connue pour être, non pas communiste – en dépit du rouge – mais très procédurière. Donc l’évocation de la marque par ces petits fumiers d’auteurs ne passe pas : « Etre talon rouge : Aujourd’hui, les Louboutin jouent le même rôle : bien montrer aux autres qu’on est capable de porter un Smic à chaque pied. »

Perso, en lisant le truc, j’ai bien ri. Parce que oui, mieux vaut en rire plutôt qu’en pleurer. Officiellement, le problème serait juridique.

Dans le travail social, et parmi les publics qui subissent la précarité, le nom Louboutin n’est pas célèbre. On y connaît le montant d’un Smic et on sait que deux Smic, ça fait 2 658 € net (oui, ça cause en net). Et quand on apprend que certaines créatures promènent leurs fessiers réhaussés par des escarpins qui coûtent ce prix, il y a de quoi « être colère ».

Aujourd’hui, Bibi est donc très fâchée d’être privée de se marrer en lisant un bouquin qui a, entre autres, l’audace de remettre le Smic au milieu du village. Concernant la référence à M. Bolloré dans cet ouvrage, elle n’a bien entendu rien à voir avec la censure dont le dico fait l’objet. Autre raison de la colère : « Une journée sans rire est une journée perdue », disait Chaplin.

Et quitte à être plutôt pâtes et patates qu’escarpins de luxe, on pourrait au moins pouvoir se poiler un peu.

Éditorial

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