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Parfois, c’était mieux avant

A la lisière des champs, à l’époque – les années 1940 –, les enfants se retrouvaient, non sans être largement langés, un poil saucissonnés et accrochés à un arbre pour éviter qu’une bestiole n’approche de trop près. A tour de rôle, les mères maraîchères ou vendangeuses quittaient leur labeur pour venir décrocher leur petit, recueillir un gazouillis, offrir une têtée, et le remettaient en place. Dans la majeure partie de l’Hexagone, tout se passait aux champs.

Il n’y avait guère de travail de bureau, hormis dans les préfectures. Aucun éducateur, juste des instituteurs, qui avaient pour mission de prendre en charge les petits saucissons, à l’heure où, enfin libérés des langes, ils rejoignaient l’école communale.

Ce récit nous vient de Betty, âgée de 95 ans au moment où son arrière-petit-fils a découvert la crèche pour la première fois.

C’était il y a onze ans seulement. Onze ans plus tard, dans une crèche privée, un enfant de 11 mois a été aspergé d’un produit caustique qu’il a ensuite été contraint d’ingérer, avant de mourir sur place.

La personne responsable de cet acte a pu agir ainsi, sans obstacle, car elle était seule en poste à ce moment-là. En moins de dix ans, les crèches privées ont fleuri – de même que beaucoup de structures alternatives plus ou moins contestables dans d’autres domaines du travail social – et ne cessent de marcotter comme de mauvaises herbes.

People &Baby, c’est mieux en english. Les crèches publiques étant « overbookées », sans compter leur fonctionnement « updated », voire « old school », les créateurs de cette marque « fashion » ont investi le marché. Grâce à un « staffing » recruté à bas prix et avec très peu d’exigence en la matière, des structures ont été ouvertes, un peu partout en France.

Une aubaine pour les parents en galère, sans solution.

Mais l’aubaine s’est transformée en cauchemar. Parce qu’une, puis d’autres personnes, pour trouver un job a tout prix, ont postulé, été embauchées, sans sélection bien poussée – il fallait booster le staff – alors que l’une d’elles ne supportait pas les pleurs d’un enfant. Et paf le gosse. Depuis ce drame, fin juin, la parole s’est libérée et quelques cas moins dramatiques, mais pas plus glorieux, ont été mis au jour. Une autre plainte a été déposée contre People & Baby ce 12 juillet.

Regretter les suspensions aux arbres, sûrement pas. Mais regretter que l’Etat ait laissé place à ce commerce, oui, sans aucun doute.

Éditorial

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