Publié le : Par : Charles Antoine WanecqLecture : 2 min.
Le 22 juin dernier, plusieurs organisations ont alerté la défenseure des droits sur le caractère discriminatoire des arrêtés municipaux interdisant la mendicité en vigueur dans plusieurs villes de France, cette interdiction ayant pourtant été levée par une loi de 1994. Décidés au motif de la tranquillité, de l’hygiène ou de la sécurité publique, ces textes s’inscrivent dans la longue histoire du rejet des personnes sans domicile fixe, désignées comme « mendiants », « indigents », « vagabonds » ou « clochards ».En fait, l’interdiction de la mendicité votée en 1994 clôt une période ouverte au moins trois siècles plus tôt, quand, au XVIIe siècle, fut institutionnalisé le « grand renfermement ». Cette première politique d’ampleur à l’égard des personnes en grande pauvreté consistait à les enfermer dans des hôpitaux où on les mettait au travail pour les occuper et les « rééduquer » moralement. Jusqu’alors, au long du Moyen Age, de nombreuses villes de France missionnaient à leurs portes des gardes – appelés « chasse-gueux » ou « chasse-coquins » – pour empêcher les vagabonds venus d’ailleurs de pénétrer dans les enceintes. Une distinction opérait donc entre les mendiants de l’intérieur,…
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