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En toute discrétion

Entendu sur les ondes ce mercredi 1er juin, à une heure de grande audience : « La France ne peut pas donner cette image-là, ce n’est pas possible… » De qui, cet atermoiement ? Pourquoi pareille lamentation ?

Lu, la veille, grâce à notre petit réseau de grands contributeurs à la cause sociale : « La prévention spécialisée ne doit pas disparaître ! (…) Un “éduc de prev” qui disparaît, c’est au bas mot cinquante jeunes laissés pour compte. » De qui, ces mots déterminés et ce chiffre alarmant ?

Dans un cas, plusieurs milliers de personnes arrosées, brutalement et sans raison, de gaz lacrymogène pour avoir voulu se rendre à un match de foot. Dans l’autre, un club de prévention spécialisée menacé de disparition. Quel rapport ? Deux parlementaires LR : l’un joue la récupération politique d’un incident qui fait de la France la risée de la presse européenne, l’autre décide de supprimer le club de prévention de son département, lequel est soutenu bien sûr par le Collectif national de défense de la prev’.

Comparaison n’est pas raison, mais continuons :

D’une part, 300 000 personnes sans domicile fixe en France. Sans compter les listes d’attente interminables des partenaires de l’Union sociale pour l’habitat (USH). Cependant, 24 ministres nommés, 4 sous-ministres, aucun n’étant dédié au logement, pas même un ministre délégué. Le précédent quinquennat d’Emmanuel Macron avait déjà laissé perplexes l’ensemble des acteurs du logement, social ou non, et même ceux de l’immobilier : aucune direction clairement énoncée, aucune énergie déployée, en somme aucun chantier. Et dans le milieu, autant dire que ça fait désordre.

D’autre part, quelques milliers de professionnels de l’action sociale manifestaient hier dans les grandes villes de France : c’est une poussière ! C’est une bricole ! C’est une broutille ! Que dis-je, une broutille, c’est une pétouille ! Allons bon. Edmond, sors de ce corps, là encore, quel rapport ?

Le rapport, c’est une petite colère envers nos consœurs et confrères de la presse généraliste. Pour un club de prev’ menacé, un article de la presse locale. Pour une manif de travailleurs sociaux, idem. Alors le rapport, le voilà : nonobstant 1,3 million de travailleurs sociaux – excusez du peu –, des centaines de milliers de personnes sans toit, des milliers de jeunes dé­sœuvrés arpentant les rues en quête d’existence. Tandis qu’un match de foot – certes le plus attendu de l’année, certes devenu scène de chaos – suscite des heures d’antenne, des images choquantes, trois jours de sujets d’actu.

Mais quand on retrouve un gosse dans une cave, blessé et dénutri, quand il est question de « services sociaux prévenus qui n’ont rien fait », au-delà de faire pleurer Margot, qui rappelle les budgets alloués à l’action sociale ?

Éditorial

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