Publié le : Par : Charles Antoine WanecqLecture : 2 min.
Dans son rapport du 9 mai dernier, le collectif Romeurope pointe les échecs de la politique de résorption des bidonvilles définie en 2018, et réclame une loi pour « sortir de l’impuissance ». Plus de 25 000 personnes vivraient actuellement dans ce type d’habitat en France métropolitaine, dont une proportion croissante de non-Européens. Revenir sur leur histoire permet de saisir leurs liens avec les migrations et la colonisation.S’il existe tout un ensemble de mots apparus dans l’entre-deux-guerres pour caractériser un même espace dans différentes langues, le terme « bidonville » a tout d’abord été forgé dans le contexte colonial : ce toponyme casablancais apparaît dans les années 1920 et devient générique au cours de la décennie suivante au Maroc et en Algérie, avant d’être importé dans les années 1950 en métropole par des fonctionnaires coloniaux. Il désigne le développement d’habitations précaires en périphérie des villes, sur des terrains non viabilisés et sans permis de construire. Si l’existence de taudis et d’habitats précaires en ville est une réalité ancienne, liée à l’industrialisation du XIXe siècle, l’entre-deux-guerres se caractérise par un phénomène inédit. Alors que la…
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