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Anecdotes, et cætera

Elisabeth Borne à la tête du futur gouvernement. Une femme pour donner le change, sans conclusion à tirer de ce choix de genre. S’en féliciter ou le saluer serait ridicule tant il relève de l’anecdotique, alors que l’évolution de la société sur le sujet mérite un profond bouleversement en tous domaines.

« Techno de gauche », « lisse », « sans aspérité », « peu prometteuse »… Les termes formulés à l’endroit de la Première ministre ne tiennent ni de la sévérité ni de l’enchantement, figues et raisins s’accordent sur ce point. Une femme qui, en somme, aurait peut-être le cœur à gauche mais surtout le portefeuille bien à droite, qui a raté le coche de l’écologie au nom de la finance et porté des mesures de centre-droit. La nomination dans la foulée d’Aurélien Rousseau pour diriger son cabinet relève de la même logique : communiste dans sa jeunesse, passé par la droite du feu Parti socialiste au côté de Manuel Valls et aujourd’hui macrocompatible, l’homme présente un parcours idéologique d’une banalité confondante depuis une vingtaine d’années.

Que peut-on en attendre en termes de politique sociale ? Sans doute aucune vague. Sous Macron I, l’annonce des ministres et sous-ministres avait vu les portefeuilles dédiés à la famille et à l’enfance disparaître littéralement. Qu’en sera-t-il sous Macron II ? Sachant que, quelques jours avant son élection, notre Président « obligé » avait promis une loi sur la protection des enfants… Alors qu’une même loi avait été promulguée trois mois avant. Et alors qu’en plein Covid, l’ancien marcheur Taquet avait dû revenir d’une semaine à l’autre, en petit comité, sur plusieurs engagements qu’il avait pris en matière de protection de l’enfance. « Si je veux conserver mon poste et me projeter dans la durée, je suis obligé de renoncer pour l’instant », avait-il benoîtement confié à ses interlocuteurs. Budget « oblige ».

Qui sera son successeur ? Parmi les noms qui circulent dans le microcosme politique, celui de Gautier Arnaud-Melchiorre, lui-même enfant placé, à qui Taquet avait confié une mission sur les jeunes de l’ASE.

Mais surtout, que faut-il attendre en matière de travail social ? La loi sur le grand âge, érigée en priorité sous Macron I restera-t-elle mort-née en ce nouveau règne ? Quid de la précarité des jeunes et des plus vulnérables ? La « renaissance » marchera-t-elle vers une action sociale recentralisée, seul moyen d’éteindre les disparités territoriales et politiciennes ? Ce ne sont pas les femmes ou les hommes choisis qui pourront le garantir. Ce sera la taille et la place du portefeuille de chacun.

Éditorial

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